On ne mettra pas les souffrances économiques en regard des souffrances humaines subies par les malades du coronavirus, les familles en deuil et par ceux qui sont au front pour les besoins sanitaires et d’approvisionnement.
Mais l’impact de la pandémie sur les médias et les professionnels des médias est lourd. Alors que nous journalistes, photojournalistes graphistes, équipe d’édition restons mobilisés plus que jamais pour offrir de l’information fiable et du lien entre les citoyens, nous subissons avec les autres pans de l’économie, un revers dramatique.
Journaux régionaux en crise
Dans le canton, les 14 journaux régionaux regroupés sous la bannière de Vaud Presse sont à la peine: leurs annonces se sont effondrées (on parle de réduction de l’ordre de 80%) et leur matière première, faite essentiellement de vie locale, a disparu. Certains sont distribués gratuitement et n’ont dès lors plus de source de revenus complémentaires à la publicité.
Les réponses à ces difficultés sont aussi fulgurantes que la propagation du covid-19 : certains journaux ont appuyé sur pause pour la durée de la crise, d’autres réduisent leur pagination, leur nombre de parutions hebdomadaires, accordent des rabais aux annonceurs.
Journalistes exposés
Les titres appartenant à des groupes de presse ne sont pas épargnés, touchés par la perte de revenus publicitaires alors qu’au contraire, la matière s’est amplifiée, le coronavirus devenant le sujet numéro un et mobilisant quasi toutes les énergies dans des conditions très difficiles, entre confinement et prise de risques sur le terrain.
On pense aussi aux consoeurs et confrères de médias électroniques pour qui l’antenne est une garantie du service public en cas d’urgence et qui doivent prendre le micro ou la caméra pour assurer leur devoir d’information.
Accès au terrain et verrouillage de la communication
Il faut continuer de se battre également pour accéder au terrain lorsque c’est nécessaire et faire valoir la légitimité de notre présence là où l’infection rôde. Nous le faisons avec toutes les précautions nécessaires, mais cela implique de contourner des résistances institutionnelles. Elles sont légitimes, mais moins que le droit de la population à une information fiable.
Les rédactions doivent aussi se battre contre la centralisation de la communication mise en place par le monde politique. Certes indispensable pour rationaliser le fonctionnement de l’état, elle devient parfois prétexte au verrouillage de l’information.
Chômage et licenciements
Alors que plusieurs médias ont commencé à licencier, le chômage partiel est activé au sein des groupes de presse. Avec des craintes autour de la perte de revenu et le souci de voir ces réductions du temps de travail s’installer sur le long terme. Le choc économique risque de prendre des mois avant d’être absorbé. S’il le sera...
Les diminutions du temps de travail sont de l’ordre de 20% en moyenne pour les employés, avec une compensation de la perte de revenu incertaine.
Une première “victoire”
Chez Tamedia des discussions ont très rapidement été menées avec la direction du groupe autour du chômage partiel. En compagnie des membres des sociétés de rédaction et des deux secrétaires centrales romandes d’impressum, elles ont permis d’obtenir une compensation complète de la perte de revenu initialement annoncée aux collaboratrices et collaborateurs. Mais pour 3 mois seulement...
De l’aide pour les libres
Les indépendants ont été les premiers coupés de leurs ressources, les mandats s’annulant à tour de bras. Des informations sont relayées sur notre site internet sur le Facebook de la section impressum Vaud et celui d’impressum.ch pour connaître les droits et les marches à suivre afin d’accéder rapidement aux indispensables indemnités.
Leur situation est si préoccupante que votre association professionnelle, en compagnie d’autres syndicats et associations qui regroupent d’autres métiers de créatifs, s’est résolue à écrire dans l’urgence une lettre réclamant des aides immédiates au Conseil fédéral.
Papier menacé
Planent encore des menaces sur l’impression de certains titres, soit faute de lecteurs (on pense notamment aux journaux pendulaires) soit faute de personnel dans les imprimeries.
En cette période tendue, restons solidaires, connectés, tentons de nous entraider car c’est la vocation première de notre association. Cet état des lieux évoluera avec la situation.
Un manifeste pour l’info
Un appel général, sous forme de manifeste pour alerter l’opinion, toute la société et les autorités fédérales et cantonales doit être lancé pour rappeler le rôle indispensable d’une information faite par des professionnels et garantir à court et à plus long terme le sauvetage de la presse en Suisse.
Impressum et impressum Vaud observent avec attention ces évolutions malheureusement difficiles à contrer, d’autant plus que le confinement nécessaire est une entrave aux discussions, même si la technologie nous aide à assurer une mission minimale. Merci de nous adresser vos informations et retours du terrain afin d’identifier certains besoins sur lesquels nous pourrions être utiles. #frpergnevng$vzcerffhzinhq.pu
Sachez que le secrétariat central de Fribourg se tient à disposition pour tout renseignement, appui, soutien juridique dans toutes les situations inédites que vous rencontrerez lors de cette crise. #vasb$vzcerffhz.pu ou 026 347 15 00.
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